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sciences et relevé l’existence politique des savants.

En France, la royauté a pris de plus en plus l’habitude de les consulter sur les objets de leur ressort et de rechercher leur approbation, ce qui était implicitement reconnaître la supériorité des idées scientifiques positives, sur les idées théologiques et métaphysiques.

Peu à peu, ce que nos rois n’avaient d’abord envisagé que comme chose louable à faire, ils sont arrivés à le regarder comme un devoir, et ils ont reconnu l’obligation d’encourager les sciences et de se soumettre aux décisions des savants. L’établissement de l’académie des sciences, instituée sous Louis XIV, par le ministre Colbert, est une déclaration solennelle de ce principe. En même temps, cet établissement a été un premier pas vers l’organisation politique de l’élément spirituel du nouveau système.

Le nombre des académies s’est prodigieusement multiplié depuis cette époque, sur tous les points du territoire européen, et par l’action de la capacité scientifique sur les esprits. Elle a été constituée d’une manière régulière et légale. Son autorité politique s’est accrue dans une proportion analogue ; elle a exercé une influence directe