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qu’une très-petite place, dans les classes mêmes où ces croyances ont conservé le plus d’empire.

On peut dire, sans exagération, que les doctrines religieuses n’ont d’influence sur les esprits que celle qui tient à ce que le morale leur est encore restée attachée. Cette influence durera nécessairement jusqu’à l’époque où la morale aura subi la révolution qui s’est déjà opérée dans toutes nos connaissances particulières en devenant positive. Dès ce moment, l’empire des croyances théologiques s’éteindra pour jamais ; car il est très-évident que cet état des choses où toutes les parties de notre système d’idées sont devenues positives, tandis que les idées destinées a servir de lien général sont restées superstitieuses, ne saurait être que transitoire, sans quoi il impliquerait contradiction dans la marche générale des choses.

Les progrès politiques du nouveau système, quant au spirituel, ont été, comme au temporel, la suite inévitable de ses progrès civils. Depuis l’établissement des premières écoles pour l’enseignement des sciences d’observations, qui a eu lieu dans le xiiie siècle, le pouvoir royal en France et la féodalité en Angleterre ont constamment et de plus en plus encouragé les