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logie, ont été constituées sciences positives. Cette révolution est donc pleinement effectuée par toutes nos connaissances particulières, et elle tend évidemment à s’opérer aujourd’hui pour la philosophie, la morale et la politique, sur lesquelles l’influence des doctrines théologiques et de la métaphysique a déjà été détruite aux yeux de tous les hommes instruits, sans que toutefois elles soient encore fondées sur des observations. C’est la seule chose qui manque au développement spirituel du nouveau système social.

À mesure que les sciences sont devenues positives, et que par suite elles ont fait des progrès toujours croissant de plus en plus, une masse de plus en plus grande d’idées scientifiques est entrée dans l’éducation commune, en même temps que les doctrines religieuses perdaient peu à peu leur influence. Il s’est élevé des écoles spéciales pour les sciences ou l’action de la théologie et de la métaphysique était pour ainsi dire nulle. Enfin l’état des esprits a tellement changé sous ce rapport, qu’aujourd’hui le système d’idée de chaque individu, depuis le citoyen le moins instruit jusqu’au plus éclairé, se rapporte presque en totalité aux sciences positives, et que les anciennes croyances n’y occupent en comparaison