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à se baser de plus en plus sur des observations et des expériences. Néanmoins elles sont encore restées mêlées de superstition et de métaphysique jusqu’à une époque assez rapprochée de nous. Elles ne sont parvenues à se dégager entièrement des croyances théologiques et des hypothèses métaphysiques que vers la fin du xvie siècle et les premières années du xviie. L’époque où elles ont commencé à devenir vraiment positives doit être rapportée à Bacon, qui a donné le premier signal de cette grande révolution ; à Galilée, son contemporain, qui en a donné le premier exemple, et enfin à Descartes qui a irrévocablement détruit dans les esprits le joug de l’autorité en matière scientifique. C’est alors que la philosophie naturelle a pris naissance, et que la capacité scientifique a eu son véritable caractère, celui d’élément spirituel d’un nouveau système social.

À partir de cette époque, les sciences sont successivement devenues positives dans l’ordre naturel qu’elles devaient suivre pour cela, c’est-à-dire dans celui du degré plus ou moins grand de leurs rapports avec l’homme. C’est ainsi que l’astronomie d’abord, la physique ensuite, plus tard la chimie, et de nos jours enfin la physio-