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développement de la capacité industrielle et de la capacité scientifique. Ce développement aurait été du moins infiniment plus lent, et par suite les communes seraient restées, pendant beaucoup plus de temps, en subalternes à l’égard du pouvoir militaire et du pouvoir théologique, car ce n’était que par un grand développement de la force de l’intérêt commun, combinée avec la force de démonstration, qu’elles pouvaient espérer de lutter, avec un succès marqué, contre la force physique combinée avec la force de superstition. Aussi, voyons-nous les communes se montrer fort peu empressées, en France et en Angleterre, jusqu’à une époque assez rapprochée de nous, à jouir de la portion d’autorité législative qui leur avait été octroyée dans ces deux pays, par l’une des branches du pouvoir temporel, pendant les querelles entre la royauté et la féodalité[1].

  1. La coalition des communes avec une des moitiés du pouvoir temporel contre l’autre moitié, en France et en Angleterre, a été réellement très-utile aux artisans et aux savants ; mais ce n’est point sous le point de vue que nous examinons ici, c’est par rapport à la destruction de l’ancien système que cette coalition doit être envisagée, et non relativement à l’organisation du nouveau. C’est ainsi que je l’ai considérée dans ma première série d’observations.

    Quant au fait du peu d’empressement des communes à jouir