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même senti par personne. Après avoir donné cette explication, nous indiquerons, en aperçu, les motifs du succès qu’il a obtenu.

Les communes, par le fait même de leur affranchissement, se sont trouvées débarrassées de la dépendance individuelle qui pesait auparavant sur chacun de leurs membres ; mais elles sont restées soumises à la dépendance collective, exercée sur la masse des artisans et des savants, par la masse des militaires et des théologiens.

Cette dépendance était tellement grande à l’origine, et les communes tellement faibles, qu’elles ne pouvaient évidemment concevoir la pensée de ’s’y soustraire. Cet obstacle qui, à la première vue, paraissait devoir leur être funeste, fut précisément ce qui assura le succès de leurs efforts ; il les empêcha de s’égarer, et les contraignit, par une nécessité invincible, à suivre la marche qui était au fond la meilleure. Ne pouvant songer à entrer en partage de l’autorité, ni même à se soustraire au despotisme collectif, les communes ne tendirent qu’à profiter du degré de liberté individuelle qu’elles avaient obtenu, pour développer le plus possible la capacité industrielle et la capacité scientifique.

Savants et artisans ne cherchèrent qu’à agir