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Remarquons que cet état de choses, tant qu’il a subsisté, assurait à l’ancien système une vie indestructible, non-seulement parce que les deux éléments qui pouvaient conduire à un système nouveau étaient absolument à la merci des deux’ anciens pouvoirs, mais aussi parce que, d’après cette cause même, les deux capacités se trouvaient arrêtées pour jamais dans leur développement.

Quand les sciences et les arts sont uniquement considérés comme des instruments, ils ne sauraient jamais s’élever au-dessus d’un certain degré très-peu élevé, ainsi qu’on peut le voir à la Chine et dans l’Inde.

Au contraire, aussitôt que les communes ont té affranchies et que les sciences positives ont été exclusivement cultivées par les séculiers, ce qui arriva bientôt après leur introduction en Europe, les choses ont totalement changé de face.

Ces deux grands événements ont d’abord permis aux arts et aux sciences de tendre librement vers leur plus entier développement ; ils n’ont laissé à la carrière des deux capacités positives d’autres limites que celles de la durée de l’espèce humaine.

En second lieu, des ce moment, la capacité industrielle et la capacité scientifique, dégagées