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que, dans le siècle suivant, l’attaque se dirigerait d’une manière générale contre l’ensemble du système, et qu’enfin elle serait décisive pour sa chute. De tels événements étaient la suite inévitable de tout le passé depuis le xie siècle, et la conséquence immédiate des deux siècles qui venaient de finir.

Il serait superflu d’entrer ici dans aucun détail sur des faits aussi voisins de nous, et qui sont présents à la mémoire de tout le monde. Le xviiie siècle fut, en effet, ce qu’il devait être, la suite, le complément et le résumé des deux siècles précédents.

Quant au pouvoir spirituel, le principe du droit d’examen en matière religieuse (posé par Luther, mais d’une manière d’abord très-restreinte) fut étendu jusqu’à sa plus extrême limite. L’application la plus l1ardie de ce droit marcha de front avec les tentatives faites pour l’établir dans toute sa latitude. Les croyances théologiques, soumises à la discussion, furent entièrement renversées, avec trop d’imprudence, de précipitation et de légèreté, sans doute, avec un oubli trop absolu du passé et des vues trop confuses et trop incertaines sur l’avenir ; mais enfin elles le furent, et de manière à ne pouvoir s’en relever, puisque la