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eût suffi pour amener l’anéantissement de ce système. Nous nous contenterons de l’indiquer par la considération suivante, que chacun peut amplement développer.

Tout le système théologique est fondé sur la supposition que la terre est faite pour l’homme, et l’univers entier pour la terre ; ôtez cette supposition, et toutes les doctrines religieuses s’écroulent. Or, Galilée nous ayant démontré que notre planète est une des plus petites, qu’elle ne se distingue en rien des autres, qu’elle tourne dans la foule autour du soleil ; l’hypothèse que la nature tout entière est faite pour l’homme choque si ouvertement le bon sens, elle est tellement en opposition avec les faits, qu’elle ne peut éviter de paraître absurde, et d’être bientôt renversée, entraînant avec elle les croyances dont elle est la base. En un mot, les doctrines théologiques sont absolument incompatibles avec la conviction pleine et entière de la théorie astronomique moderne, même dans les têtes où cette conviction ne repose pas sur les connaissances des démonstrations qui l’établissent.

Si l’on pèse suffisamment cette réflexion, on conviendra que l’inquisition faisait bien son métier de gendarmerie du pouvoir spirituel, en tâ-