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Qui sait ? pour vivre heureux dans les bras de la femme
Et protégé par toi,
Fille des flots amers ! peut-être au fond de l’âme
Faut-il avoir la foi,

Ne pas chercher un cœur pareil au sien, qui batte
Toujours à l’unisson,
Se contenter de la poupée, et quand on gratte
Rire en voyant le son :

Croire quand même, alors que l’effronté mensonge
Vient nous crever les yeux,
Prendre pour vérité ce qui n’est qu’un vain songe
Et l’enfer pour les cieux ;

Oublier tout, ne voir que la femme en ce monde,
Se coucher sur le seuil
Et sous un pied vainqueur jusqu’en la boue immonde
Abattre son orgueil.