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Si tu fermes ta porte, alors par la fenêtre
Ils te viendront encor,
Étincelants, cruels, comme de la Pharètre
Sortent des flèches d’or ;

Et tu seras criblé de rimes acérées
Pénétrant jusqu’au cœur ;
Et tu pousseras des clameurs désespérées
Sans calmer leur fureur.

Pour te défendre, Aulète à l’oreille rebelle,
Tu brandiras en vain
Du dieu Pan qui t’a fait l’existence si belle
La flûte dans ta main.

Elle rend sous ta lèvre experte et charmeresse
Un son voluptueux
Qui nous donne parfois l’inquiétante ivresse
D’un parfum vénéneux ;