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Reprennent le fardeau qui tombe de l’épaule
Des anciens fatigués par le rude chemin
Qui va de l’un à l’autre pôle.
Ils ont marché longtemps ; le repos vient enfin.
On devrait le bénir, et comme une caresse
Accueillir le baiser de l’obscure déesse.

Ah ! dit l’homme, autrefois, quand on avait l’espoir
D’un bonheur éternel, en s’endormant au soir
De la vie, on croyait que sous la froide pierre
S’ouvrait un gouffre de lumière ;
La mort était alors un bien.
Mais quoi ! songer, en mon destin morose,
Qu’après avoir vécu je ne serai plus rien…

— Crois-tu donc être quelque chose ?