Page:Saint-Saëns - Portraits et Souvenirs, Société d’édition artistique.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée

catholique, l’union de la tendresse humaine avec le sentiment sacré. Le mysticisme protestant, si séduisant chez Mendelssohn, si intense chez Sébastien Bach, est tout autre chose.

Nous avons dit de quelle beauté resplendit le dernier morceau, qui en sept périodes synthétise la foi chrétienne. Ce que nous ne saurions dire, c’est le rayonnement, la majesté musicale de cette conclusion, la solidité de cette architecture dont la clef de voûte est un chœur se rattachant au type bien connu des Proses que l’on chante aux grandes fêtes du catholicisme. C’est la joie de l’Église triomphante, c’est l’épanouissement du peuple fidèle dans sa foi. Interrompu par des intermèdes d’une pénétrante douceur, le chœur formidable revient toujours avec plus de force, et quand on se croit à bout de lumière, une succession fulgurante d’accords, dont la basse descend quatorze fois d’une tierce pendant que le sommet monte sans cesse, met le comble à l’éblouissement.

C’est la fin de l’œuvre.

L’oratorio Mors et Vita, suite et complément de Rédemption, est d’une conception beaucoup plus simple, et la partie musicale en fait tout l’intérêt. Le texte latin est entièrement emprunté à l’Écriture et à la liturgie.

1re partie : la Mort ; 2º partie : le Jugement ; 3º partie : la Vie, dont le texte est emprunté à la vision de saint Jean, la Jérusalem céleste de l’Apocalypse.