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CHARLES GOUNOD
Il y a deux natures dans la personne artistique de Gounod : la nature
chrétienne et la nature païenne, l’élève du séminaire et la pensionnaire
de l’École de Rome, l’apôtre et l’aède. Parfois les deux natures se
superposent, comme dans Faust donnant à l’œuvre un relief
prodigieux ; elles se sont juxtaposées dans Polyeucte, se nuisant par
leur voisinage, par leur égalité dans le charme et dans l’éclat. Les
chœurs d’Ulysse, la première Sapho, Philémon et Baucis,
montrent le païen pur ; les messes, les oratorios, le chrétien mystique.
L’heure n’est peut-être pas venue d’apprécier comme il convient le grand
artiste dont la France s’honore, dont elle s’enorgueillira plus tard ;
l’indispensable travail du