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HECTOR BERLIOZ


Un paradoxe fait homme, tel fut Berlioz.

S’il est une qualité qu’on ne peut refuser à ses œuvres, que ses adversaires les plus acharnés ne lui ont jamais contestée, c’est l’éclat, le coloris prodigieux de l’instrumentation. Quand on l’étudie en cherchant à se rendre compte des procédés de l’auteur, on marche d’étonnements en étonnements. Celui qui lit ses partitions sans les avoir entendues ne peut s’en faire aucune idée ; les instruments paraissent disposés en dépit du sens commun ; il semblerait, pour employer l’argot du métier, que cela ne dût pas sonner ; et cela sonne merveilleusement. S’il y a peut-être, çà et là, des obscurités dans le style, il n’y en a pas dans