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toast porté par M. Stanford ; avantages dus, non a mes faibles mérites, mais au triste privilège de l’âge. Moitié manque d’habitude, moitié timidité naturelle, je redoute de parler en public ; il fallut pourtant s’exécuter. D’ordinaire, en pareil cas, il me vient à l’esprit une foule de choses que je garde pour moi, n’osant les exprimer ; cette fois, encouragé par un accueil extrêmement cordial et réfléchissant qu’après un demi-siècle d’existence, la timidité n’est plus de saison, j’ai dît tout ce qui me passait par la tête, « mêlant le grave au doux, le plaisant au sévère », ainsi qu’il est d’usage en Angleterre où l’on prononce des discours en toute occasion, sans prétention ni pédanterie. Mes camarades de promotion ont bien voulu se déclarer satisfaits des paroles que j’avais prononcées en leur nom.


IV

Le lendemain, mardi 13 juin, cérémonie de l’investiture dans une salle de moyenne grandeur, où l’on n’avait accès que sur invitation ; une galerie circulaire était occupée parles étudiants. On a commencé par nous revêtir d’amples robes de soie, aux