toute inquiétude si j’avais mieux connu la bonhomie et la simplicité, très réelle on sa grandeur, qui tempère en Angleterre la solennité.
Il me fallut d’abord, contrairement à mes habitudes, accepter l’hospitalité du président de la Société musicale, prévôt du King’s College, que j’avais d’abord refusée. « Il entre tellement dans les mœurs anglaises », m’écrivait-on, « de recevoir sous son propre toit les hôtes les plus honorés, que le Comité s’exposerait à bien des reproches de la part des membres de notre Société s’il consentait à abandonner le représentant de la France à l’hospitalité d’un hôtel. » Devant une insistance exprimée en tels termes, il n’y avait qu’à céder. Tout a été dit sur l’hospitalité anglaise, et vraiment on n’en saurait trop dire ; jamais obséquieuse, elle vous entoure de soins sans vous imposer aucune gêne, aucune corvée plus ou moins déguisée ; et dans ces vastes demeures, pourvues en abondance de tout le confort imaginable, on a conscience de n’être pas soi-même un embarras.
Donnée principalement en l’honneur de la musique, la cérémonie proprement dite devait être précédée, la veille, d’un grand concert dont le programme avait été passablement difficile à organiser. Cinq compositeurs à produire, et même six, en y comprenant M. Stanford, directeur musical de la Société, ce n’était pas une mince affaire. En ce qui me concerne, il avait d’abord été question de mon psaume : « Cœli enarrant » ;