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être mieux placées que la nôtre pour apprécier cette masse d’œuvres si diverses et cependant marquées d’une même empreinte, sorties d’un puissant cerveau. Tant d’abondance, tant de largeur dans le parti pris, de grandeur dans la conception ne se trouvent pas à tous les coins de rue ; et quand la mode des modulations à outrance sera passée, quand on sera las de chatoiements et de complications, qui sait si l’on ne sera pas heureux de retrouver la symphonie Océan, avec ses fortes brises vivifiantes et ses vagues gigantesques comme celles du Pacifique ? Après s’être débattu dans les lianes de la forêt vierge et avoir respiré jusqu’à l’enivrement les parfums de la flore tropicale, qui sait si l’on ne voudra pas ouvrir ses poumons a l’air pur du steppe, se reposer l’œil sur ses horizons sans limite ? Ceux qui vivront verront. En attendant, j’ai cherché à rendre hommage au grand artiste dont je m’honore d’avoir été l’ami, et à qui je serai, jusqu’à mon dernier jour, reconnaissant des marques de sympathie et des intenses joies artistiques qu’il m’a données.