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Chant : voilà deux cents ans que cette vérité règne sans conteste, et si, à force d’y travailler sans relâche depuis vingt ans, une armée sans cesse en activité est arrivée à faire trouver le contraire acceptable, ses idées n’ont pas pour cela pénétré dans les masses profondes ; elles seront oubliées le lendemain du jour où cette croisade, unique dans l’histoire de l’art pour sa violence et sa durée, prendra fin par lassitude ou autrement. Il ne s’agit ici que de théories, nullement d’œuvres célèbres qui planent au-dessus de tous les systèmes et se moquent même, a l’occasion, avec une merveilleuse désinvolture, de ceux dont elles passent pour être la suprême expression.


VIII

La musique du XVIe siècle ressemble à une sorte de jeu d’échecs où les diverses pièces vont, viennent, s’entre-croisent, sans autre fin apparente que leurs relations respectives ; aucune indication de mouvements ou de nuances ne vient en éclairer le sens, et nous ignorons de quelle façon elle était exécutée. Cette incurie doit avoir une raison d’être, et si les indications manquent, c’est qu’elles n’avaient pas alors l’importance que nous leur attribuons actuellement. La forme, en ef