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XVI INTRODUCTION.

licence destructive de toute forme et de tout équilibre. La préoccupation toute germa- nique de dépasser le réel entraîne constam- ment Wagner ; c’est ainsi que, dans l’mstru- mentation, il a tiré un grand parti de traits impraticables, ne pouvant s’exécuter que par à peu près. L’Incantation du feu de ta Walkyrie est le triomphe de ce procédé. Le résultat est fort beau, mais n’est-il pas dangereux d’habituer les exécutants à ce genre de travail ? L’a peu près devient facilement une habitude. Dans certains théâtres où on joue souvent le répertoire de Wagner, l’orchestre joue faux, les chanteurs chantent faux, et personne ne s’en aper- çoit : exécutants et auditeurs ont l’oreille faussée.

D’après tout cela, on peut voir s’il est facile de se faire une opinion arrêtée sur des