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ERNESTINE.

Cela vous amuse donc beaucoup, papa, de donner une soirée ?

CHOUFLEURI.

Si ça m’amuse ! (Très-calme.) Mais non, ça ne m’amuse pas du tout, et ça me coûte très-cher ! Mais je protége les arts ! Et protéger les arts quand on n’y comprend rien, c’est sublime ! Faire faire de la musique chez soi quand on aime la musique, le beau mérite ! Mais moi, elle m’agace ou elle m’endort, il n’y a pas de milieu, et j’en fais faire tout de même… Mais tu ne me parais pas partager mon bonheur ?

ERNESTINE.

Non, papa, pas du tout, du tout !

CHOUFLEURI.

Tu me boudes toujours à cause de ton M. Chrysodule… je ne sais qui ! Mais, franchement, Nestine, chère petite Nestine ! pouvais-je inviter M. Chrysodule, un homme que je ne connais pas, quand je vais avoir M. Rubini, M. Tamburini et la Sontag ? Remarque bien que je dis la Sontag !… Impossible ! archi-impossible ! (Parait Petermann au fond. Il a un costume de groom ridicule, beaucoup trop grand pour lui.) Ah ! mon Dieu ! (Choufleuri tombe sur une chaise.)