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narguer le monde des préjugés et d’engendrer selon notre conscience.)

Le poète continue Dieu, et la poésie n’est que le renouveau de l’archaïque pensée divine[1]. Additionnées ces paroles aux déjà dites, on obtient : tout poète nouveau est une nouvelle édition corrigée et augmentée de Dieu. Les Renaissances sont les apothéoses de l’Idée parmi les contingences, ce sont les sources de jouvence où se retrempe la Beauté souillée par nos tares et nos apostasies.

Je le répète : au poète de condescendre !

Si moindrement que soit réalisée la pensée, cette réalisation sera toujours supérieure à la réalité[2]. Il aura donc fait mieux, en tout cas il aura fait soi : ce qui est le propre de la divinité.

  1. Les poëtes, étalons de la race divine. (Lazare).
  2. J’entends la réalité vaine que conçoit la foule ; ne pas la confondre avec la réalité suprême de l’Idée.