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chaînes de la crainte et d’avoir fermement conscience de sa valeur.

L’orgueil de l’homme est sans doute pour les pusillanimes traditionnaires la fin de la sagesse, mais pour nous il est à coup sûr le commencement du génie[1].

Les curieux regards de l’universelle Beauté convergeant vers tout miroir vivant, il résulte que chaque être est durant sa vie le centre de l’Éternité. Personnage auguste et grand que celui-là ! Simple réceptacle de la Beauté s’il est inconscient, l’homme devient, s’il est conscient, la Beauté elle-même, et nous devons alors considérer ce pèlerin d’ici-bas comme Dieu en personne voyageant incognito.

Ainsi donc approprions notre miroir et croyons en nous.

  1. Avez-vous observé que le moindre chapitre de l’Histoire prouve par hôpital + prison que le génie est une sorte d’abomination ?