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Pour l’éventail de l’Âme
de Laurent Tailhade.


La chair recèle une présente aux os d’absence
Éternelle ainsi qu’un pétale d’infini,
Colombe de la vieille barbe de l’Essence,
Ancille fantastique du limon puni.

Vers la solide amphore la bru du Mystère
Avint, à l’aube vierge du bizarre hymen ;
Parmi les cinq baisers l’invisible et la terre
Engendrent les effets du carnaval humain.

Mais, les saules du vêpre éteignant le ménage,
Échoit la catastrophe du long badinage
Où le corbeau regagne le lavoir natal

Et l’argile revêt le sac en lin de leurre
Afin que l’Anguleuse-au-regard-de-métal
Y puise l’aliment du sablier de l’Heure.


(Nos banales annales.)