Page:Saint-Pol-Roux - Anciennetés, 1903.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mais un glaive soudain, rire froid et superbe,
Sur l’autel du parvis a fauché deux béliers,
Alors le Peuple, absous par la sanglante gerbe,
S’épanouit, les yeux pareils aux chandeliers.

Et c’est vers l’azur chaste un avril d’aubépines
Ferventes essorant des prestes encensoirs
Et les bouches se cueillent, roses sans épines,
Parmi les danses qui font croire à des pressoirs !

Ce pendant le bouc noir, en la chaîne rageuse
Qui durement l’entraîne au désert sans pâtis,
Bêle vers le bercail où sa chèvre neigeuse
Pleure son jeune lait sur leurs vierges cabris.

Novembre 1886.