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Protégez, conservez les êtres animés ;
Nés pour aimer un jour, qu’ils soient d’abord aimés ;
Le plus grand des plaisirs leur donna la naissance.
Qu’un souvenir si doux attache à leur enfance.
D’un être foible encor qu’un autre soit l’appui ;
Qu’il prodigue les soins qu’on prodigua pour lui.
A l’amour maternel la nature confie
Ces êtres imparfaits qui commencent la vie.
O jeunesse des bois, sortez de vos berceaux,
Mêlez-vous dans les airs aux peuples des oiseaux ;
Parcourez la campagne, errez sur la verdure,
Jouïssez de vos biens, possédez la nature,
Tous ses fruits sont à vous : le flambeau de l’été
Avance les moments de leur maturité,
Et déja le trésor des richesses champêtres
Offre des aliments à la foule des êtres.