Page:Saint-Lambert - Les Saisons, 1769.djvu/10

Cette page n’a pas encore été corrigée

le moment’d’une récolte abondante, devinrent les fujets de mes vers ; i’étois 'dans l’âge où on chante 'ce qu’on aime; j’avais uu‘plaif‍ir‘a _ eindre les objets qui avaient frappé rues us; j’avais la pa’f‍iion'de in- dre :f‍i j’ai pris ma pafiîon pour du'ta ent', c'ef‍l un malheur que je partage avec plus d’un ar'tif‍ie , 8c qui mérite de l'indulgence. Faire des vers ou en écouter , ef‍l un lai- {u‘ pour tous les hommes, tant qu’ils re en: fenf‍ibles, Il y a'peu de jeunes gens qui n’aient fait des vers; il n'ya pas de peuplades'de Sauvages en Amérique 8c en Afrique, de Peu. les barbares en Af‍ie , 6c de nation policee’ en Europe. qui un’ajt fa Poe’f‍ie 8c fes Poètes. __. Les habitants d'une contrée féconde , fous: un Climat tempéré , .cultive'rent les premier: ia Poéf‍ie çhampêtne : Daphnis 8: Théocrite' étaient de Sicile. ’ ' ' Chez ces peuples "heureux , dont les oc- cupations étaient douces 8c tranquilles , les’ {gommes qui étoient nés avec» le talent de la. Poêf‍ie, célébrerent leur bonheur 8c leur tranquillité . en Chantant leurs“ laif‍irs, ils arlerenç de la Nature , à qui eule' ils les' äèvoient; coutens de leur .e'tat , ils eu rapJ p'ellerem les cil-Conflauccs; toutes les intéref- fuient , ê: il n’y eut aucun détail de leur vie paf‍lorale qu‘ils lugerent'indigne de leurs' chaan ; ils n‘imagi'no‘ientpas'une autre N51-; ç‘ure que celle‘de ces ïcampa'gnes qui “Inf‍lig-