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gement de dynastie. Les factions de Mirabeau, des Lameth, de Lafayette, de Brissot, de d’Orléans, de Dumouriez, de Carra, d’Hébert ; les factions de Chabot, de Fabre, de Danton, ont concouru progressivement à ce but par tous les moyens qui pourvoient empêcher la République de s’établir, et son gouvernement de s’affermir.

Nous avons cru ne devoir plus temporiser avec les coupables, puisque nous avons annoncé que nous détruirions toutes les factions, elles pourraient se ranimer et prendre de nouvelles forces, l’Europe semble ne plus compter que sur elles. Il était donc instant de les détruire, afin qu’il ne restât dans la République que le peuple et vous, et le gouvernement dont vous êtes le centre inviolable.

Les jours du crime sont passés : malheur à ceux qui soutiendraient sa cause ! La politique est démasquée. Que tout ce qui fut criminel périsse. On ne fait point de républiques avec des ménagements, mais avec la rigueur farouche, la rigueur inflexible envers tous ceux qui ont trahi. Que les complices se dénoncent en se rangeant du parti des forfaits. Ce que nous avons dit ne sera jamais perdu sur la terre. On peut arracher à la vie les hommes qui, comme nous, ont tout osé pour la vérité, on ne peut point leur arracher les cœurs, ni le tombeau hospitalier sous lequel ils se dérobent à l’esclavage et à la honte d’avoir laissé triompher les méchants.

Voici le projet de décret :

La Convention nationale après avoir entendu le rapport de ses Comités de sûreté générale et de salut public, décrète d’accusation Camille Desmoulins, Hérault, Georges Danton, Philippeaux, Lacroix, prévenus de complicité avec d’Orléans, Dumouriez, Fabre d’Eglantine et les ennemis de la République, d’avoir trempé dans la conspiration tendant à rétablir la monarchie, à détruire la représentation nationale et le gouvernement républicain. En conséquence elle ordonne leur mise en jugement avec Fabre d’Eglantine.