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tation et les ministres, pour la garantie du peuple : cette garantie n’existe plus si les ministres et le conseil ne sont séparés.

Le conseil, dans ses actes, ne porte point de caractère de représentation : on ne représente point le peuple dans l’exécution de sa volonté ; et si le conseil est élu par la volonté générale, l’autorité devient dangereuse et redoutable, érigée en représentation : je crois donc que les membres du conseil doivent être élus par les départements ; l’a ce conseil indivisible concourt à l’unité de la république, par la concentration du gouvernement.

L’unité de la république est conservée par l’unité du gouvernement ; mais elle ne peut être garantie que par l’exercice de la volonté générale et l’unité de la représentation. En subordonnant ainsi le conseil vous lui pouvez confier sans péril la garde des lois fondamentales sans qu’il puisse jamais les enfreindre.

Tout congrès rend la constitution fédérative ; et quoi qu’on fasse, quoi qu’on feigne et imagine, la république doit se dissoudre un jour, et sa perte sortir du congrès représentatif.

Tels sont les principes d’une constitution balancée par son propre poids : quelque mérite que puisse avoir d’ailleurs une constitution, elle ne peut durer longtemps si la volonté générale n’est point exactement appliquée à la formation des lois et de la représentation, et si elle est appliquée à des autorités qu’elle rend rivales de la représentation et de la loi.

Permettez-moi de vous présenter un faible essai, conçu selon ce principe : il peut donner d’autres idées à ceux qui pensent mieux que moi.