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du bien au peuple pour lui-même ; l’orgueil et l’ambition ont fait beaucoup de choses sur la terre : son ouvrage est mort avec elle. Vous, enfin, vous travaillerez pour l’humanité ; vous serez les premiers, car depuis longtemps on a tout fait contre elle ; et que de vertus ont emporté leur secret ! Le mépris des principes doit être la mesure des prétentions cachées : je reviens naturellement à ce que je disais.

Je regarde comme le principe fondamental de notre république, que la représentation nationale y doit être élue par le peuple en corps.

Celui qui n’est pas élu immédiatement par le peuple ne le représente pas. Lorsque je parle de la représentation du peuple, je n’entends point que sa souveraineté soit représentée on délibère simplement à sa place, et le peuple refuse ou il accepte.

Celui qui n’est pas nommé dans le concours simultané de la volonté générale, ne représente que la portion du peuple qui l’a nommé ; et les divers représentants de ces fractions, s’ils se rassemblent pour représenter le tout, sont isolés, sans liaison dans leurs suffrages, et ne forment point de majorité légitime. La volonté générale est indivisible, vous l’avez déclaré vous-mêmes avant-hier : cette volonté ne s’applique pas seulement aux lois, elle s’applique à la représentation ; et cela doit être, puisqu’elle délibère à la place du peuple dans les actes ordinaires, où sa voix n’est point entendue. La représentation et la loi ont donc un principe commun. Celle-là ne peut émaner ni du territoire ni de la population divisée et représentée par nombres ; celle-ci ne peut émaner d’une représentation fédérative, même dans les actes ordinaires, car la majorité d’un congrès n’a d’autorité que par l’adhésion volontaire des parties de l’empire, et le souverain n’existe plus, car il est divisé.

Ainsi les représentants sortent du recensement de la volonté générale, par ordre de majorités.

Selon ce que j’ai précédemment établi, les ministres de l’exécution ne peuvent point former un conseil.

Le conseil est un corps intermédiaire entre la représen-