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des greniers publics ; qu’on prenne des moyens pour faire payer l’arriéré ;

3° Qu’il soit fait une intruction sur la libre circulation des grains ; qu’elle soit affichée dans toutes les communes de la république ;

4° Que la Convention nationale déclare que la circulation des grains est libre dans l’intérieur, et porte la peine de mort contre l’exportation ;

5° Qu’il soit fait une loi qui nous manque, concernant la liberté de la navigation des rivières, et une loi populaire qui mette la liberté du commerce sous la sauvegarde du peuple même, selon le génie de la république ;

Cette dernière loi je la proposerai.

6° Que l’on consacre ce principe que les fonds ne peuvent point être représentés dans le commerce.

Telles sont les vues que je crois propres à calmer l’agitation présente ; mais si le gouvernement subsiste tel qu’il est ; si l’on ne fait rien pour développer le génie de la république ; si l’on abandonne la liberté au torrent de toutes les imprudences, de toutes les immoralités que je vois ; si la Convention nationale ne porte point un œil vigilant sur tous les abus ; si l’orgueil et l’amour de la solte gloire ont plus de part aux affaires que la candeur et le solide amour du bien ; si tous les jugements sont incertains et s’accusent ; enfin, si les bases de la république ne sont pas incessamment posées, dans six mois la liberté n’est plus.