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III

DISCOURS CONCERNANT LE JUGEMENT DE LOUIS XVI


Le 13 novembre 1792, Saint-Just prit la parole pour la première fois à la tribune de la Convention. Le discours qu’il y prononça, sur le jugement de Louis XVI, eut un retentissement immense. Lui seul, en effet, dans cette longue discussion, avait osé envisager le problème sous son aspect absolu. Négligeant les arguments mêmes du procès, il ne se soucia d’aucune des accusations formulées contre Louis XVI. Ce qu’il lui reprocha, ce fut sa royauté elle-même, le crime d’usurpation, de domination et de tyrannie. Ce discours âpre, ardent, d’une éloquence serrée et logique, se résumait tout entier dans cette courte phrase : « On ne peut régner innocemment.» Sous ce titre, Un mot, le journal le Républicain (no 16) écrivit à ce propos : « Un seul mot sur les rois : il servira d’avis aux peuples qui en connaissent encore. On ne peut régner innocemment. C’est toi, Saint-Just, qui annonças si simplement cette grande et éternelle vérité ! C’est toi qui la démontras non moins énergiquement à la tribune de la Convention nationale ! Nous invitons tous ceux qui veulent avoir une idée juste et précise de l’importante question relative au jugement du ci-devant roi des Français, à lire l’opinion de Saint-Just sur cet objet ; ils y trouveront force de raisonnements, vues profondes, et cette philosophie législative si nécessaire à ceux qui doivent rédiger le pacte social d’une grande nation. Nous invitons également nos frères, les missionnaires de la liberté et de l’insurrection des peuples contre la tyrannie, à publier dans