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ŒUVRES COMPLÈTES

DE SAINT-JUST





PREMIÈRE PARTIE

ORGANT




Organt parut, en deux volumes, vers la fin de 1789, sans nom d’auteur. Le n° 6 des Révolutions de France et de Brabant l’annonça ainsi : « Organt, poème en vingt chants, avec cette épigraphe : Vous, jeune homme, au bon sens, avez-vous dit adieu ? » Plus tard, Barère, dans ses Mémoires (IV, p. 406), raconta en ces termes les circonstances qui accompagnèrent la publication d’Organt : « Saint-Just n’était âgé que de dix-sept ans, lorsque le public en France s’occupait de l’arrestation du cardinal de Rohan, à l’occasion de l’affaire scandaleuse du collier. Le jeune poète sentit sa verve s’enflammer d’indignation en entendant raconter la dissolution de mœurs et les anecdotes de la cour de Marie-Antoinette. À cet âge, le sentiment des convenances n’est pas toujours ce qui guide un esprit ardent. À peine sorti du collège, Saint-Just composa donc un poème en huit chants, sur l’histoire du collier de diamants. Il fut imprimé sous le titre d’Organt. À peine ce poème satirique eut-il paru, qu’un ordre ministériel ordonna de rechercher l’auteur pour le mettre à la Bastille. Saint-Just fut dénoncé et poursuivi en Picardie où il habitait ; mais il vint se cacher à Paris chez un négociant de son pays, nommé