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me servir de ce terme) est la vio­lence ; l’esprit public, la crainte ; l’opinion, le désespoir. Chez les peuples de l’Inde, la constitution est le repos ; l’esprit public, le mépris de la gloire et de l’or ; l’opinion, l’indolence.

En France, la constitution est la liberté, l’égalité, la justice ; l’esprit public, la souveraineté, la fraternité, l’assurance ; l’opinion, la nation, la loi et le roi.

J’ai démontré combien étaient vrais les principes de la constitution ; j’ai fait voir leurs rapports entre eux ; je vais chercher les rapports de la constitution avec ses principes et avec ses lois.


TROISIÈME PARTIE

De l’État civil de la France, de ses lois, et de leurs rapports avec la constitution


CHAPITRE PREMIER.

PRÉAMBULE

La constitution est le principe et le nœud des lois toute institution qui n’émane pas de la constitution est tyrannie ; c’est pourquoi les lois civiles, les lois poli­tiques, les lois du droit des gens doivent être positives, et ne laisser rien soit aux fantaisies, soit aux présomptions de l’homme.

CHAPITRE II.

COMMENT L’ASSEMBLÉE NATIONALE DE FRANCE A FAIT DES LOIS SOMPTUAIRES

Ceux-là se trompent, qui pensent que l’Assemblée nationale de France fut embarrassée de la dette publique, et qu’elle rétrécit ses vues législatrices ; toutes les bases étaient posées... Les lois somptuaires, si dangereuses à établir, se sont offertes d’elles-mêmes : le luxe mourait de misère ; la nécessité exigeait des réformes ; la féodalité détruite élevait le cœur du peuple et renversait la noblesse ;