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sur le Riez de Notre-Dame-des-Vignes, un dénombrement de 1570 qui porte son bois à 100 arpents y compris ripailles et terres incultes, il est aisé de concevoir que rien n’empêchait les seigneurs de Blérancourt de mettre ce qu’ils voulaient dans leur dénombrement, mais un seul dénombrement n’est pas un titre pour un seigneur et surtout celui de 1570 cité par le Sr Grenet n’en est pas un, parce que ce dénombrement, je ne sais pourquoi, fut rejeté par le seigneur apanagiste de Coucy. En outre les dénombrements de 1445 et de 1677 ne disent rien de 100 arpents de bois sur le Riez, et l’article est en blanc dans le dernier.

Le Sr Grenet ne peut opposer aux habitants aucune sorte de prescription, et d’ailleurs ce n’est que depuis 20 ans que l’on a entrepris sur eux. S’il ne peut prescrire, il ne peut pas non plus opposer sa possession. Les bois plantés depuis vingt ans sur le Riez de Notre-Dame-des-Vignes doivent done être abattus et le sol qu’ils occupent rendu à l’usage des bestiaux, de l’agriculture. Si le Sr Grenet oppose un titre (ce qu’il ne peut point faire), je lui opposerai la prescription et la jouissance paisible et immémoriale des habitants.

En dernière analyse, il appartient au Sr Grenet sur le Riez 44 arpents de bois seulement ; le reste et tout le reste appartient aux habitants en vertu de leurs titres et de leur usage.

La commune réclame encore en vertu de sa possession l’avenue du Gleloy défrichée il y a 7 ans, et à cet égard je n’ai point de discussion particulière à traiter. J’ai parlé ailleurs de cette avenue et je parlerai ci-dessous [des principes] de sa possession.

Ainsi la communauté de Blérancourt s’est vue chassée de ses propriétés et on ne lui a opposé d’autres droits que la force ; le laboureur s’est défait de la moitié de ses troupeaux ; des bois sans valeur et croissant à peine sur des rochers ont remplacé les pâturages, des fossés creusés autour de ces bois en ont défendu l’approche au légitime propriétaire, que le despotisme repoussa de son propre