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avaient un fief au Gleloy et que ce fief n’existe plus, ils ne purent donner que ce fief.

Troisièmement. Le résidu du marais du Glegoy n’était point un cloaque, mais un pré mouvant et un peu creux, couvert d’herbes, où le bétail abordait dans les temps chauds. Ce ne furent point les prédécesseurs du Sr Grenet qui le comblèrent, mais l’hôpital de Blérancourt qui y fit verser les décombres quand il se rebatit il y a environ vingt-cinq ans.

Quatrièmement. Les arbres qui étaient sur ce marais et que le Sr Grenet trouve de mauvaise nature, le Sr Grenet les trouva assez bons pour les faire couper et vendre à son profit, il y a six ans.

Cinquièmement. Comment M. Grenet, étant dans la sincérité que le Gleloy était de son domaine, se trouve-t-il aujourd’hui si bien instruit qu’il n’en était pas ? Comment accorder cette sincérité avec le refus de le restituer lorsqu’il a les déclarations en mains ? Au premier coup d’œil, il est aisé de voir que le Gleloy, étant environné de propriétés particulières et ne pouvant s’étendre sur aucune, ne contient réellement que 1 arpent 70 verges en y comprenant les 17 verges données à surcens. Au surplus, la commune ne réclame que cette quantité et abandonne le surplus au Sr Grenet.

Sixièmement. M. Grenet, dans la sincérité que le Gleloy était de son domaine, fit obstruer par une barrière le chemin de charroi qui le partageait de temps immémorial. On ne conçoit pas comment le Sr Grenet peut avancer que ce chemin n’existait pas, ce pourquoi il y fit construire une barrière pour ôter au public l’envie d’y passer. Je l’abandonne à cet égard aux réflexions que vous pouvez faire et qui sont étrangères à l’ordre de ma cause. Le Sr Grenet n’avait point de possession trentenaire dans le Gleloy, c’était un pàtis vague, un chemin public de 15 pieds de large et un plan d’arbres, et le Sr Grenet ne possédait que la barrière qu’il y avait fait planter en 1786. La commune seule était en possession, la municipalité eut le droit de faire ôter cette barrière qui insultait elle-même la possession.