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VII

MÉMOIRE POUR LES HABITANTS
DE BLÉRANCOURT CONTRE LE SIEUR GRENET


Le rapport présenté par Saint-Just à la communauté de Blérancourt sur l’affaire des biens communaux semblait annoncer une entente facile et rapide. Il n’en fut rien. Les pourparlers continuèrent, le ton devint plus âpre, la conciliation plus difficile. À la date du 11 juin 1791, le directoire du département de l’Aisne arrêta que le conseil général de la commune de Blérancourt nommerait des commissaires chargés de représenter et de défendre les intérêts de la commune devant un tribunal de conciliation. M. de Grenet éluda cette rencontre. La communauté de Blérancourt demanda au directoire l’autorisation d’engager.un procès. Le 18 octobre 1791 le directoire du district autorisa la municipalité à poursuivre ses droits devant le tribunal du district, séant à Coucy, et, trois jours après, le 21 octobre, le directoire du département confirmait à son tour cette autorisation. Saint-Just, qui, durant toute cette affaire, avait été l’avocat de la commune, rédigea ce mémoire destiné à êln présenté au Tribunal.


J’entre en matière sans vous rappeler tout ce que les habitants ont souffert depuis qu’ils demandent en vain justice ; il faut oublier la violence et, s’il se peut, tous les maux qu’elle a faits ; il faut oublier les criants abus du pouvoir, il faut oublier les outrages que les habitants ont reçus, et je