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mûriront pendant la solution du fond, et vous aurez le loisir de vous décider sur les véritables intérêts.

Il me reste à faire une dernière réflexion, et la voici : quelques-uns sont effrayés de la rentrée de vos communes parce qu’ils en tiennent à cens quelques parties, et s’imaginent avec raison qu’ils en seront dépossédés ; mais il est libre à la communauté de les prendre en considération et de ménager les engagements sur la foi desquels ils reposaient.

L’opération serait malheureuse s’il en résultait une disgrâce de quelques-uns, et même d’un seul. L’intérêt public n’est que la réunion et l’harmonie des intérêts particuliers. Personne n’aura sans doute à se plaindre, et ceux que leurs préjugés ou des craintes particulières, et quelques insinuations, éloignaient hier du sentiment général, regretteront peut-être d’en avoir été détournés.

Pour moi, qui n’attache à l’emploi dont je suis chargé d’autre importance que celle de vous être bon à quelque chose, qui ne cherche point les honneurs, mais le bien et l’oubli ensuite, j’achèverai l’ouvrage qui m’est confié, trop payé sans doute par le plaisir de l’avoir fait.

Vous n’avez, Messieurs, à vous occuper aujourd’hui que du soin de faire parvenir à M. de Grenet vos sentiments de reconnaissance et d’attachement, et qu’à prier le conseil de la commune d’obtenir incessamment de l’administration sun autorisation pour l’arpentage qui doit commencer vendredi prochain.

Vous déciderez ensuite, dans une autre assemblée, sur les propositions de M. de Grenet ; elles méritent d’être considérées, puisqu’elles sont un pur effet de la bonté de son cœur. Il faut, après, envisager ce qui peut être le plus intéressant pour l’intérèt commun ; car enfin ces communes sont le bien de tous, le patrimoine commun auquel tout le monde doit participer également. Ce serait injustement que quelques-uns prétendraient s’en attribuer le profit, et ce serait encore plus vainement, puisque les administrations surveillent l’emploi des deniers publics et qu’il n’est pas possible au plus mal intentionné d’en altérer l’application.