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Grille à jamais au fin fond du Tartare.
Le voilà bien à présent avancé,
D’avoir les Saints du Paradis chassé ;
D’avoir sali sa conscience impie
De maints forfaits horribles à l’ouïe ;
D’avoir agi sur-tout en libertin,
Faisant cocu son bon hôte Vulcain.
Une gentille et fraîche pastourelle,
Elle avait nom de baptême Isabelle,
Depuis long-temps du Cyclope amoureux.
Par ses rigueurs aiguillonnait les feux ;
Au fond d’un antre impitoyable et sombre,
Elle vivait plaintive comme une ombre ;
Une sensible et pesante langueur.
De ses yeux noirs avait glacé l’ardeur ;
Ses beaux cheveux, bouclés par la Nature,
D’un front d’ivoire agaçaient la blancheur,
Et de Vénus couronnaient la ceinture.
Lorsque Vulcain, épris de sa beauté,
Précipitant ses jambes inégales
Devers les bords du Lignon enchanté,
Vint la frotter de ses moustaches sales,
Saisis, frappés, éblouis, confondus,
Ses yeux d’abord la prirent pour Vénus.
L’Esprit malin à la porte de l’antre
Conduit Organt ; elle pleurait, il entre.


CHANT XVIII

ARGUMENT

Comment les Alains, réunis aux Saxons, marchèrent vers Paris ; du Chevalier Étiene de Péronne ; cartel de défi envoyé aux Parisiens par les Infidèles ; des malheurs de Nicette, et son aventure dans une Hôtellerie, et du hasard merveilleux qui lui fit retrouver Antoine Organt.


Après avoir quitté la Germanie,
Et retiré le siège d’Herminie,