il rêvait de faire une des bases les plus fortes de ses institutions[1], son dévouement à la cause des humbles et l’apostolat populaire qu’il accomplissait dans les campagnes de Blérancourt[2], la sévérité que lui inspiraient l’injustice et la cruauté[3], tout manifestait chez lui une bonté et une douceur qui ne pouvaient être égalées que par son amour de la justice et de la vertu. Si, au lendemain du 9 thermidor, quelques-uns de ceux qu’il avait protégés et aimés, tels Daubigny, Pichegru, Lejeune, se rangèrent parmi ses ennemis et bafouèrent avec eux la mémoire de leur bienfaiteur, d’autres, du moins, lui demeurèrent fidèles jusqu’à en mourir, donnant ainsi, comme lui-même, un sublime exemple d’amitié et de dévouement. Thuillier, l’ami et le secrétaire de Saint-Just, mourut de douleur dans la prison où il avait été jeté ; son compagnon de captivité, Gatteaux, laissa ces pages déchirantes, qu’il faut citer tout entières :
« J’étais dans un cachot obscur avec le malheureux T…, l’ami, le compagnon de Saint-ust, et qui, depuis la mort de celui auquel il avait uni ses destinées, traînait sa vie captive dans la douleur et dans les larmes.
« T… est mandé devant deux membres des comi-