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 « Fit qu’en mourant je mourrai tout entier ;
« De mes enfants voilà le meurtrier.
« Ah ! punissons un monstre détestable.
« Lâche, rends-moi mes enfans malheureux !
« Viens expier de ta tête coupable,
« Et ton forfait, et le forfait des Dieux.
« Oui, c’est à vous, ô Dieux, dont le tonnerre,
« De ce forfait laissa rougir la terre ;
« Oui, c’est à vous que mon cœur désolé
« Demande un couple à vos yeux immolé.
« Mais où m’égare une inutile rage ?
« Dieux, que j’offense en ma juste fureur,
« Fermez l’oreille au cri de ma douleur ;
« Je demandais seulement un vengeur.
« Me venger ! Ciel ! en ai-je le courage ?
« Et tout le sang d’un lâche répandu
« Me rendra-t-il le sang que j’ai perdu ?
« Faut-il souiller la majesté suprême ?
« Faut-il, hélas que l’aveugle Destin,
« Du sang des Rois anime un assassin ?
« Que ses remords me vengent de lui-même.
« Si l’amour seul a causé ton forfait,
« Vas, Iramin, tu mourras de regret.
« De l’examen je charge le tonnerre ;
« Je te pardonne ; il a peut-être un père ! »


CHANT XVI

ARGUMENT

Comment Antoine Organt, en poursuivant l’Enchanteur, fit rencontre d’un Meûnier ; de l’histoire d’Arimbaud ; du passage d’une rivière ; comment le Batelier fut cocu ; comment l’Ange gardien d’Antoine Organt emmena icelui en Sicile.


Homme est un mot qui ne caractérise
Qu’un animal, ainsi qu’ours et lion ;
Son naturel est erreur et sottise,
Malignité, superbe, ambition ;