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épitaphe

Eſueillée comme vne Belette,
Ses plumettes ſi bien liſées
Ses iambettes tant déliées,
Ses petiz piedz d’ond le follaſtre
A petiz faulx s’alloit esbatre :
Sa petite queue trouſſée
Vn peu contremont heriſſée,
Et ſon petit ie ne ſçay quoy
Que ie taſtois du bout du doy.
Mon Dieu que tout ce, ſera beau
S’il eſt bien painct en un tableau,
I’o ferois bien gaiger ma vie
Que le Roy en auroit enuie,
S’il luy plaiſt il le pourra prendre
Mais qu’un autre vint entreprendre
De l’auoir, il s’abuſeroit
Car on le luy refuſeroit.

Diſcours amoureux


IL n’eſt pas vray que pour aimer on erre
Car ie ſerois ia mort, & mis en terre
Veu la douleur qu’en moy faict ſon demeure.
Il n’eſt pas vray qu’vn amant puiſſe acquerre
Bien ne repos pour peine qu’il endure
Car ie ferois en paix, & non en guerre.
Il n’eſt pas vray que loyaulté qui dure
Se puiſſe veoir iamais recompenſée