E pry à Dieu qu’il vous doint pouvreté
Hyver ſans feu, vieilleſſe ſans maiſon,
Grenier ſans blé, en l’arriere ſaiſon :
Cave ſans vin tout le long de l’eſté.
Je pry à Dieu que dans voſtre maiſon
Vous ne voyez rien qui ne vous deſplaiſe,
Tant que pour eſtre un peu mieulx à voftre aiſe
Vous deſirez eſtre mis en priſon.
Je pry à Dieu que vous rencontrez ſeze
Toutes les fois que vous livrerez dix,
Et qu’il vous doint deux maiſtres eſtourdis,
Et un valet qui jamais ne ſe taiſe.
Je pry à Dieu le Roy de Paradis
Que mendiant vous allez la main tendre
En tel clymat qu’on ne vous puiſſe entendre
Aucunement, ne par faictz, ne par dicts.
Je pry à Dieu que vous puiſſez attendre
Qu’on ouvre l’huis une nuict toute entière
En beau pourpoint deſſoubz une goutiere,
Et que la belle à vous ne vueille entendre.
des precedens.
E pry à Dieu qu’il vous donne richeſſe
L’hyver ſans froid, bon logis en vieil eage :
En voz greniers touſiours blé d’avantage
De