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DE CLAUDIAN.

Et les foreſtz ha veues plantê-menues
Qui quand & luy ſont vieilles devenues.
Nomplus cognoit ſa voiſine Veronne
Que faict Memphis qui le Nil environne :
Et tant prochain luy eſt le lac de Garde
Que la mer rouge, ou d’aller il n’ha garde,
Ce neantmoins le temps, & ſes effors
N’ont affoibly ſes membres ſains, & fors :
Et ſes nepueuz il void en l’eage tiers
De leur ayeul, les bras durs, & entiers.
Un autre donc ira voir Iberie,
Et plus s’il veult, car je tien & parie
Que ce vieilart qui ne veult qu’on le voie,
Ha plus de vie, & l’autre plus de voie.
 

Complainte du loyal, & malheureux
Amant à ſa dame mal pitoyable.




HElas mon Dieu y ha il en ce monde

Mal, ou ennuy d’ond lon ait coignoiſçance
Qui ſoit egal à ma douleur profonde !
Helas mon Dieu ſi j’avois la puiſſance
De declairer la peine que je porte
Ce me ſeroit une grande allegence !
Helas mon Dieu pitié eſt elle morte
Qui luy defend que mort ne me contente
Puis qu’autre eſpoir je n’ay qui me conforte !
Helas mon Dieu le temps de mon attẽte

S’en