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Par luy se rompt quand close est sa puissance.
Mesmes le Dieu qui tout le monde offense[1]
N’ose porter son feu qu’à descouvert.
Regardez donc, si forte est l’assurance
qui tient le mien en cœur content couvert[2].


III.



Si les honneurs que le François monarque[3]
A eslargis[4] à Laure ensevelie
Ont surmonté ceux que François Pétrarque
Luy a rendus quand elle estoit en vie,
Il[5] y estoit plus tenu quoyqu’on die.
Car le laurier qui le nom luy donna[6]
D’un seul chappeau Pétrarque couronna
Pour les escrits élégants qu’il a faicts ;
Mais au grand Roy deux beaux en ordonna,
L’un pour ses dicts, l’autre pour ses effects.

  1. L’amour qui atteint tout le monde, e. p.-b.
  2. Ces vers ont été imprimés dans : les Fleurs de poésie française, à la suite de l’Hécatomphile (Paris, G. Dupré, 1534, in-8). p. b.
  3. Le roi François Ier fit reconstruire le prétendu tombeau de Laure, à Avignon, et inscrivit sur ce monument un huitain souvent cité. Voyez aussi le huitain de Melin : Ce sepulchre est la restauration (t. II, p. 165), et dans Marot, Epigr., liv. II, épigr. vii, un huitain : du Roy et de Laure. p. b.
  4. A Eslargis, a prodigués. — C’est le latin : largitus est. e. p.-b.
  5. Le roi. p. b.
  6. Pétrarque joue continuellement sur le mot lauro, laurier, d’où il fait dériver le nom de Laura. p. b.