274 SAINT-AMANT
Chapelain, dans ses lettres manuscrites, m’apprend que la Rome ridicule de Saint-Amant fut imprimée fur- tivement à Paris en i643, et Timprimeur mis en prison.
(Pellisson et d’Olivet, Histoire de l’ Académie fran- çaise, l’jZo.)
L’ode sur la Solitude fut composée à Belle-Isle, dans cette grotte peut-être qui, plus d’un siècle après, por- tait encore le nom de grotte de Saint-Amant, et où il se retirait, dit M. Roger dans une lettre adressée à Des- forges-MailIard, « quand il était malade à force d’avoir bu ». Dans la même lettre se trouvent, sur le séjour de Saint-Amant à Belle-Isle, quelques particularités cu- rieuses dont l’authenticité paraît certaine. L’auteur, commissaire de la marine à Belle-Isie, avait dans sa famille de vieux parents auxquels un de ses ancêtres, sénéchal de l’île, ami intime de Saint-Amant, avait trans- mis ces détails.
« Saint-Amant, dit M, Roger, vint à Belle-Isle, non
pas seul, mais à la suite du duc de Retz, comme de sa
maison, en qualité de bel-esprit. . . Ce poète y demeura
bien des années. II y composa une grande partie de ses
ouvrages, et surtout sa Solitude, qui est le meilleur de
tous. Son sonnet, qui commence par ce vers : Assis sur
un fagot, une pipe à la main, fut fait chez un cabare-
tier du bourg de Sauzon, nommé La Plante, dont la pos-
i térité existe encore.
I « Saint-Amant était un débauché. La nature seule
1 l’avait fait poète. Le vin lui donnait de l’enthousiasme. »