moïse s.vuve
Montrent par leurs bouillons leur dépit amoureux ; Ceux que son pied niignard, secousse après secousse, D’une agile façon fout de même repousse, S’émeuvent tout de même, et, n’osant écumer, Dedans leur propre sein tâchent de s’abîmer.
Cependant autour d’elle un beau nombre de filles. En ce bel exercice adroites et gentilles, Déploie au gré de lœil cent mouvements divers, Sillonnant le canal de long et de travers. Ici, l’une se dresse et le fleuve resonde ; Là, l’autre s’ôte à l’air pour se donner à l’onde, Submerge en s’égayant ses roses et ses lys. Fait voir au fond de l’eau des feux ensevelis. D’un cristal pur et mol se couronne et se voile, Et, rehaussant enfin et l’une et l’autre étoile Qui perçaient vivement le liquide bandeau. Redonne à l’air ses feux et les tire de l’eau. Celle-ci, tout debout, rit, chante et se promène ; Celle-là, près du bord, rêve et reprend haleine. Et comme elle médite, une autre, front à front, De ses doigts enjoués la mouille et l’interrompt.
Enfin, de ces plaisirs la nymphe satisfaite. Abandonne les flots, commande la retraite. Refoule du canal le superbe escalier, S’y voit luire en passant de pillier en pillier. En rehausse la pompe et la magnificence, Puis, rendant ces objets tristes de son absence, Va sous le pavillon s’envelopper soudain