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Suit le pied, suit la main, crie en bas, le regarde, Monte avec lui des yeux, et, d’un cœur suspendu. N’a ni bien ni repos qu’il ne soit descendu ; Le pain rustique et noir, qui dans la panetière Est du bon appétit la friande matière ; Le poisson mis au vent et grillé tant soit peu Sur le brasier nouveau d’un admirable feu. Tiré, non des cailloux, comme est tiré le nôtre, Mais de deux roseaux secs battus l’un contre l’autre ; L’amande et le raisin déjà cuit au soleil, Font de leur doux banquet l’innocent appareil.

IIIe EPISODE

COMBAT DE MOISE ET DE l’ÉGYPTIEN

Le barbare insolent, armé d’une zagaie Humide et rouge encor du sang de mainte plaie, S’avance le premier, et, de son bras nerveux La dardant à Moïse, effleure ses cheveux ; Le bois en vain jeté passe comme un tonnerre, Et se fiche en tremblant plus d’un pied dans la terre ; De la faute du coup l’Egyptien pâlit, Et la rage déçue en sa pâleur se lit.

Moïse, agile et raide, en même temps l’enfonce, Et d’un acier qui brille et qui le meurtre annonce L’éblouit et lui porte un horrible fendant. Qu’il oit, non sans effroi, siffler en descendant ; Il esquive, il recule, et, montrant son adresse. </poem>