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PIÈCES VAUIÉES

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Et les nobles palmiers, sacrés à la victoire,
S’y courbent sous des fruits qu’au miel nous égalons.

Les cannes au doux suc, non dans les marécages,
Mais sur les flancs de roche, y forment des bocages
Dont l’or plein d’ambroisie éclate et monte aux cieux.

L’orange en même jour y mûrit et boutonne,
Et durant tous les mois on peut voir en ces lieux
Le printemps et l’été confondus en l’automne.


L’HIVER DES ALPES


SONNET



Ces atomes de feu, qui sur la neige brillent.
Ces étincelles d’or, d’azur et de cristal
Dont l’hiver, au soleil, d’un lustre oriental,
Pare ses cheveux blancs que les vents éparpillent ;

Ce beau coton du ciel de quoi les monts s’habillent.
Ce pavé transparent fait du second métal.
Et cet air net et sain, propre ù l’esprit vital,
Sont si doux à mes yeux que d’aise ils en pétillent.

Cette saison me plaît, j’en aime la froideur ;
Sa robe d’innocence et de pure candeur
Couvre en quelque façon les crimes de la terre.