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LA ROME RIDICULE.

CAPRICE.

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I.

Il vous sied bien, Monsieur le Tibre,
De faire ainsi tant de façon,
Vous dans qui le moindre poisson
À peine a le mouvement libre ;
Il vous sied bien de vous vanter
D’avoir de quoy le disputer
À tous les fleuves de la terre,
Vous qui, comblé de trois moulins,
N’oseriez deffier en guerre
La riviere des Gobelins.


    1. s2 ##
II.

Vrayment, ce monstre qu’on habille
D’oreilles, de langues et d’yeux,
Cet oyseau qui vole en tous lieux
Et de tout à son gré babille,
Le Renom, qui se paist de vent,
M’en avoit donné bien souvent,
Chantant l’estat de vostre empire.
Je vous tenois plus grand cent fois,
Et croyois qu’en vous un navire
Ne fust qu’une coque de noix.